de la différence de perception

Au cours des dernières semaines, l’illusion d’optique avec un canard et un lapin est un sujet qui est revenu sur la table à plusieurs reprises. Lors de conversations, de découvertes de memes, de discussions sur la vue, sur la magie et autour de thématiques qui n’avaient absolument rien à voir avec cette illusion d’optique. Mais tout revenait à cette image qui ne date pourtant pas d’hier.

Cette image qu’est-ce que c’est ? C’est la différence de perception que l’on peut avoir dans une situation donnée. C’est penser quelque chose de différent en fonction de son histoire, son passé, ce que l’on pense savoir et ce que l’on sait réellement.

Et ne pas voir un canard quand une autre personne le voit, ce n’est pas avoir tort, ni avoir raison. C’est avoir un point de vue, une perception qui nous est propre.

Mais trop souvent, on a tendance à penser que notre perception est celle du monde entier. Et que si quelqu’un ne partage pas notre point de vue, c’est qu’il est forcément dans le faux. On essaie tant bien que mal d’expliquer, de prouver, d’argumenter, de persuader… pour finalement s’énerver et n’arriver à rien de satisfaisant, ni pour l’un, ni pour l’autre. Mais pourquoi est-ce que l’on a tant de mal à échanger autour d’un sujet sans vouloir que les personnes se rallient à notre point de vue ? Pourquoi est-ce que l’on a tant envie que tout le monde partage les mêmes avis que nous ?

Parce que ça rassure

C’est bien d’être différent. Très bien même. Mais même lorsque c’est le cas, on a besoin d’être entouré d’autres personnes différentes qui nous disent que l’on est juste différent, pas totalement seul. Se sentir rassuré, réconforté, savoir que l’on a des personnes qui nous soutiennent et que l’on est pas soi-même face au reste du monde ; ça fait quand-même du bien. Même si l’on crie sur tous les toits que l’on n’a besoin de personne et que l’on se fout éperdument de l’avis des autres et de leur façon de (ne pas) penser (comme nous).

Parce que convaincre, ça rend fort

À travers des discours de grands orateurs, d’hommes politiques, de gens passionnés qui font des Tedx ou des show men qui profitent de la solitude des américains en quête de sens pour leur extorquer de l’argent via un programme de confiance en soi ; convaincre c’est fédérer. Les paroles soulèvent les foules, donnent de l’espoir, font vibrer les peuples. Alors quand il s’agit d’exprimer son point de vue, on se lance trop souvent dans des monologues enflammés, qui sont la plupart du temps beaucoup mieux ficelés dans notre tête qu’en vrai. A coups d’anaphores, d’assonances, d’allitérations, et autres figures de style qui peuplent le Gradus, on se prend pour le leader de demain le temps de quelques minutes, même s’il s’agit seulement de convaincre notre channel Slack d’aller déjeuner chez le Kurde alors que tout le monde a envie de sushis.

Parce que Maslow

En ce moment, je n’arrête pas de penser à Maslow. Vous savez Maslow, l’homme qui a inventé la pyramide de Maslow. Ce monsieur-. Et bah je n’arrête pas de penser à lui pour beaucoup de raisons, notamment liées au fait que j’essaie de comprendre les priorités de l’humain, et par conséquent mes priorités à moi, et comment j’essaie de les faire évoluer. Mais on verra ça dans un autre article. Si je parle de Mr Maslow ici, c’est que je fais référence au besoin d’appartenance. Que l’on soit un loup solitaire ou une personne qui a besoin d’être en groupe, on a tous un besoin d’appartenance plus ou moins fort. L’homme est fait pour vivre en société, peu importe l’échelle. Et puis comme dit un grand sage (ou Nekfeu, je ne sais plus où j’ai lu ça), “tout seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin.”

Parce que l’on pense que se ressembler nous permet de nous comprendre

Suffit de voir dans chaque pays cette façon qu’ont les communautés de se mettre au coeur d’un même quartier. Quand on se ressemble on se sent compris, en sécurité. Alors qu’en fait, ce sont les différences qui nous permettent de nous enrichir, de voir plus loin, d’ouvrir nos œillères et d’apprendre à embrasser nos différences, les autres cultures, les autres façons de penser.

Si l’on voit un canard, et que l’on ne reste qu’avec des personnes qui voient également un canard ; qu’est-ce qu’il se passe ensuite ? La discussion est finie, l’échange est mort dans l’œuf, et tout devient plat avant même d’avoir décollé. 

Bah ouais mais on fait quoi alors ?

On échange en s’écoutant les uns les autres, on n’essaie pas d’imposer son point de vue et on cesse de penser que l’on a raison. Ou que l’on a tort. La seule chose que l’on ait, c’est son avis. Faisons-en bon usage.

On s’intéresse à l’autre et aux raisons qui font qu’il ne voit peut-être pas la même chose que nous.

On arrête de ne rester qu’avec des personnes qui pensent comme nous. Et on ne s’enferme pas dans des cercles qui nous confortent mais ne nous apportent rien.

Mais on s’entoure de personnes qui nous écoutent même si l’on ne pense pas comme elles, et on prend exemple. Parce que c’est en rencontrant des personnes différentes que l’on devient meilleur. C’est Nekfeu qui l’a dit. Ou Gandhi. Faut vraiment que je fasse un update de mes inspirations.

À la question “et toi tu vois un lapin ou un canard dans l’image ?”, on répond “moi je vois une baleine”, et on attend de voir ce qu’il se passe.

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