Il y a des choses que je n’aime pas chez moi. Des choses sur lesquelles j’essaie de travailler, parce que je sais que je peux améliorer certains aspects qui ne me conviennent pas à 100% me concernant.
J’essaie de rester à moins de cinq cigarettes par jour par exemple. Ce qui ne veut pas dire, n’en fumer aucune le jeudi et en fumer vingt le lendemain puis plus aucune pendant trois jours sous prétexte que “bah si tu divises en vrai je reste sous le palier”. J’essaie de ne pas avoir envie de tuer les gens qui sont racistes / qui volent / qui mentent / qui trompent / qui sont homophobes / sexistes / mal élevés / égoïstes / grossiers / irrespectueux.
C’est très dur.
J’essaie d’être moins sensible. Parfois j’ai des débordements d’émotion et je me retrouve à pleurer de gratitude quand ma better half me fait un café trop bon parce qu’il l’a infusé à la vanille et qu’il l’a fait chauffer alors que quand il n’est pas là je bois du café froid dans un mug que j’ai mal rincé. Du coup je me dis que si un jour il disparaît je mourrais sûrement de tristesse, et en plus je serai condamnée à passer ma vie sans lui, en buvant du café froid donc.
Mais il y a des choses que j’aime bien aussi chez moi. Je suis tout le temps heureuse. Enfin, à 99% du temps. Disons qu’il en faut beaucoup pour que je râle. Je m’adapte facilement, j’aime bien les gens et les gens me le rendent plutôt bien en général, je m’émerveille facilement, et… je suis du matin.
Parce qu’il y a la team du matin et la team pas du matin du tout. Et visiblement, quand on n’est pas du matin, ça a l’air moins évident.
Mais moi, je suis du matin. Aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours réveillée tôt, et j’ai toujours été heureuse de me réveiller. Quand j’étais petite, le matin ça voulait dire que ma maman me réveillait et m’avait préparé des oeufs avec un jus d’oranges pressées. Tous les matins. Puis ado, cela signifiant que je rejoignais mes amis au collège puis lycée. Étudiante, je goûtais à des cours qui m’intéressaient et à ma nouvelle indépendance. J’ai toujours souvent aimé aller travailler parce que soit le boulot me plaisait, soit je le faisais pour me payer mon prochain voyage, soit les gens avec lesquels je travaillais suffisaient à rendre ma journée plus belle. J’ai aimé me réveiller dans tous les pays que j’ai visités, et dans tous ceux dans lesquels j’ai vécus.
Mais je sais que certains ne sont pas du matin, et que le réveil est synonyme d’angoisse, d’yeux collés et d’humeur bougon. Je ne suis pas adepte du miracle morning ou autre technique pour devenir millionnaire en se levant à 4h30, mais j’ai identifié quelques petites choses qui me mettent en joie quand je me lève, et je voulais vous les partager.
Avoir une raison de se lever
Quand on est freelance, ou que l’on voyage seul / que l’on est confiné / que l’on habite seul / qu’il fait gris dehors, c’est parfois dur d’être heureux quand le réveil sonne. On tente tant bien que mal d’émerger mais on peine à trouver une raison qui nous donnerait envie de sortir du lit. Chaque nuit avant d’aller me coucher, je pense à une raison qui va me donner envie de me lever le lendemain. J’ai la chance d’avoir une horloge biologique qui correspond plutôt bien avec mes obligations de boulot donc je ne mets jamais d’alarme (sauf pour les avions et autres transports qui promettent de m’emmener dans un endroit prometteur), mais avant de fermer les yeux, j’imagine le moment où j’ouvrirai les yeux le lendemain, et à ce qui pourrait me rendre encore plus heureuse quand cela arrivera. Cela peut être un call avec mon papa, ou un billet d’avion que je dois booker, une idée de cadeau à commander pour le Noël de ma nièce, un épisode de série que je veux regarder, une session snorkeling, une recette de smoothie que je vais me faire au petit-déjeuner…
L’idée est d’avoir un petit tiroir dans son cerveau, avec des dossiers de bonheur prêts à être lus. Et plus on prend cette habitude, plus il devient facile de trouver le bonheur dans les petites choses de la vie.
Avoir une habitude qui nous rend heureux
On dit qu’il faut 21 jours pour acquérir une habitude, et 90 pour en faire une habitude que l’on gardera tout au long de sa vie.
21 jours, ce n’est pas grand chose quand on y pense. Alors si l’on sait que faire du yoga chaque matin au saut du lit, ou aller marcher sur la plage, faire un tennis, lire quelques pages ou faire un câlin à son chien sont autant de choses qui nous rendent heureux ; pourquoi ne pas le faire chaque jour ?
Et si l’on a la sensation que c’est trop dur, on peut se dire que plus on le fait, plus il sera facile de le faire. C’est comme la reprise du sport ; les premiers squats sont difficiles, mais plus on avance dans la session, plus c’est facile, et plus on se souvient pourquoi on adorait faire du sport avant d’aller petit-déjeuner.
S’entourer de gens qui nous donnent envie de nous lever
Que l’on habite seul, en couple, en colocation, avec des membres de sa famille ; l’idée ici est assez simple ; être avec des gens que l’on aime et qui sont agréables. Parce que cela change TOUTE la donne. J’ai déjà voyagé avec des personnes qui râlaient, se plaignaient, faisaient la tête sans raison, et ce, dès le matin ; c’était dur. Même avec la meilleure volonté du monde, j’avais du mal à vouloir sortir de mon lit parce que je savais qu’ils allaient grignoter mon énergie. Désormais je ne me fais plus avoir, et je voyage avec des gens qui sont dans la même énergie que la mienne. Si je me trompe et m’engage avec des personnes que je pensais être de bons compagnons de voyage et que cela ne fonctionne pas ; je le dis, et je continue toute seule. Mieux vaut un changement de plans que des semaines à cohabiter avec des personnes qui nous minent notre expérience, je vous promets !
Alors que vivre avec des gens qui nous donnent plus d’énergie qu’un café au saut du lit, sourient, profitent, partagent, et dont émanent des ondes chaudes et bienveillantes ; ça nous donne envie de commencer notre journée avec du baume au coeur, dès le réveil.
Trouver son rythme et s’y tenir
Je suis du matin. Mais par contre, je ne suis pas du soir. J’ai déjà essayé d’être des deux, et ça s’est fini en bâillements 800 fois par jour et siestes impromptues sur ma chaise.
A 21h30 je sens que je commence à lâcher prise et que les conversations me paraissent de plus en plus loin et assez brumeuses. Dans ces cas-là je dis la vérité, et j’écoute mon corps ; il sait ce dont j’ai besoin.
Il y aura toujours des personnes qui se moqueront ou qui trouveront ça étrange que l’on préfère se lever à 5h30 mais se coucher à 21h. Il y aura toujours des personnes qui critiqueront notre façon de faire et utiliseront le cynisme pour essayer de nous prouver que l’on n’a rien compris et que l’on ne fait pas les choses bien ; en général, ce sont les personnes qui râlent dès le matin.
Bon je vous laisse, j’ai une omelette qui m’attend.