“Sois sympa” “allez s’il te plaît” “vas-y ça te coûte rien” “pour moi tu peux le faire” “mais ça me ferait super plaisir” “allez fais un effort”
Typiquement le genre de phrases auxquelles je finissais toujours par dire oui. Passé le moment où l’autre personne est contente, je ressentais un sentiment d’échec cuisant. Je m’étais embourbée dans une situation qui me mettait en galère d’un point de vue temps, finance ou juste motivation, et la personne avait oublié en quelques secondes que j’avais dit oui sans le vouloir vraiment.
Pire, elle le savait très bien, mais avait quand-même décidé que son bonheur était plus important le mien et qu’elle ne pourrait y accéder seulement si je sacrifiais mes choix.
Entre temps, j’ai grandi, et j’ai décidé d’arrêté d’essayer de plaire à tout le monde. Parce que :
- croyez-le ou pas, plaire à tout le monde, ça nous plait rarement à nous
- si l’on a la sensation que l’on doit tout le temps plaire à tout le monde pour que nos relations fonctionnent, ça veut forcément dire à un moment que les gens qui nous entourent ne nous prennent pas forcément en considération — ou au moins les choix qui nous rendraient heureux et épanouis
Et ça m’a pris énormément d’années, de temps,de réflexion et de personnes rencontrées et d’autres laissées en chemin pour le réaliser.
Pourtant je passe beaucoup de temps dans les salles d’embarquement alors j’aurais pensé avoir l’épiphanie un peu plus tôt que ça mais que voulez-vous, il lui faut du temps pour percuter à la petite.
J’ai compris que si la seule façon de plaire à quelqu’un était de lui dire oui même quand je ne le voulais pas, c’est que cette personne n’avait pas grand chose à faire dans ma vie. Et ça, j’étais la seule à pouvoir y faire quelque chose. Cela devait venir de moi. Parce que personne ne fera jamais les choses à notre place. Les personnes que l’on aime peuvent nous conseiller, nous soutenir, nous aimer, nous écouter, mais elles ne peuvent pas tout faire pour nous, et c’est tant mieux. Il faut donc que l’on se fasse violence, ou que l’on prenne simplement l’habitude de faire les choses pour nous, par nous.
Du coup…
… J’ai accepté que certaines personnes ne me correspondaient pas et j’ai fait le tri
Et ça, c’est clairement vivre à l’étranger qui m’a beaucoup aidée. Toujours très entourée, à aller à droite à gauche, à rester avec des personnes “parce que je le connais depuis toujours tu comprends”, à aller à son anniversaire parce que “c’est le pote du pote du pote” alors que je lui ai parlé deux fois et demi dans ma vie. J’avais parfois la sensation de rentrer d’un endroit et de m’être forcée à passer du temps avec des personnes qui ne me correspondaient pas, ou plus. Rentrer seulement quelques fois par an en France m’a permis de comprendre très vite mes priorités et les personnes avec lesquelles j’avais envie de passer du temps. J’accueille volontiers les personnes auxquelles je dis toujours “oui” par amour, ou je les rejoins dans un nouveau pays. C’est la métholde Marie Kondo des gens en fait “est-ce que cette personne t’apporte du bonheur ?”.
J’ai compris que de penser à soi n’était pas égoïste
Parce que je me disais que quand je faisais ce que moi je voulais faire, je ne pouvais être qu’une petite égoïste pourrie gâtée doublée d’une narcissique. Bah oui, pourquoi est-ce que je prendrai du temps pour moi ? Pourquoi je ferai ce qui me plaît sans me soucier que cela ne convient pas au reste du monde ?
Parce que c’est ma vie ?
Ah bah oui en fait.
Peu à peu, j’ai pris le temps de penser à moi, d’aller là où je voulais aller, de ne pas aller là où ça ne m’intéressait pas, et je me suis sentie très rapidement beaucoup mieux.
J’ai arrêté de faire passer le bonheur des autres en permanence avant le mien
Je suis assez facile à vivre. Si les autres sont heureux, je suis heureuse. Mais en fait ça, c’est vraiment du bullshit. Si les autres sont heureux je suis heureuse pour eux, et ça participe à mon bonheur parce que ça participe au leur. Mais ce n’est pas suffisant. Et ça, j’ai mis beaucoup, beaucoup de temps à le comprendre parce que pour moi c’était une solution de facilité. Si je suivais le mouvement, je ne pouvais pas me tromper parce que ce n’était de toute façon pas de ma faute. Bah oui, ce n’est pas ma décision, donc si ça foire, ce n’est pas de ma faute, et ce n’est pas moi qui me suis “trompée”.
J’ai décidé de me faire confiance
“Mais si ça ne marche pas tu fais comment ?” “Il te faudrait quand-même un plan, tu ne peux pas faire ça toute ta vie” “Non mais la vie c’est pas les bisounours, faut avoir des objectifs”. Alors que tout le monde s’occupe toujours très bien de te faire douter — souvent par amour mais également très souvent à cause de leurs peurs à eux — moi j’ai décidé de me faire confiance. De mener mon petit bonhomme de chemin comme diraient les gens de plus de 87 ans, et de faire confiance à l’avenir, à mon intuition, au karma, et à moi-même. Et oui, ça peut paraître condescendant, mais croyez-moi ça ne l’est pas du tout, du moins c’est pas comme ça que je le perçois. J’ai décidé de parier sur mon bonheur.
All In, les jeux sont faits, tout va bien.
J’ai appris à m’écouter
Les gens te donnent leur avis non-sollicité en permanence. On le sait, ce n’est pas nouveau. Et à force d’entendre (sans pourtant vouloir écouter ces avis non-sollicités) les avis des autres, on a parfois du mal à écouter le sien : “Tu devrais l’appeler” “À ta place je pardonnerai” “Tu ne devrais pas y aller” “Ce n’est pas si grave”
Mais moi je ne voulais pas appeler, ou pardonner, je voulais y aller et si je trouvais ça si grave. Parfois je me trompais, mais que ce soit le cas ou pas je me trompais en m’écoutant moi, mes principes, mes valeurs, mes envies, et cette petite voix intérieure que l’on devrait toujours écouter. Parce qu’elle sait, elle.
J’ai appris à prendre des risques et à dire non alors que le “oui” paraissait tellement logique
Je me suis lancée. Je me suis lancée toute seule, dans la vie, dans l’entreprenariat, dans le voyage, dans l’amour. Je suis partie voyager en lâchant tout ce que j’avais accompagnée de mon sac de rando et de masques hydratants (faut pas déconner) en ne comptant sur personne d’autre que moi-même pour prendre des décisions, et des risques. Parce que quand on est tout seul, personne ne fait les choses à notre place.
Je me suis lancée dans l’entreprenariat en refusant des jobs tellement bien payés que j’avais besoin de recompter les zéros pour être sûre. J’ai décidé que non, je ne voulais pas travailler pour quelqu’un, même pour un gros salaire, mais que la seule chose que je voulais c’était garder ma liberté, mon indépendance, et la possibilité de travailler de tous les pays que je voudrais visiter.
Je me suis lancée en amour parce que ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre que lui. Et tous les matins quand je me réveille, que je le regarde et qu’il me dit “Good Morning Sunshine” je me dis que j’ai pris la meilleure décision de ma vie toute entière.