les différents profils Linkedin

Il y a quelques années, j’écrivais un article — bon d’accord, trois articles — sur les différents profils Tinder. J’y racontais mes différentes expériences, les profils qui revenaient régulièrement, et en parlant avec vous en privé, je me rendais compte que j’avais tapé dans le mille. Mes moultes dates ne m’avaient pas permis de rencontrer l’amour de ma vie, mais ils m’avaient au moins permis de vous faire rire. J’arrêtais définitivement Tinder le jour où je recevais un message d’un mec qui me demandait si — à mon avis — je pouvais le battre à un concours de pets. C’était la dernière fois que mon compte était actif, je postais la capture d’écran de son message sur facebook en y racontant mon étonnement, et la fin de ma relation avec Tinder.

Trois jours après, alors que je buvais un verre avec mes copines à un bar de plage de Zanzibar, je rencontrais celui qui deviendrait mon fiancé.

La boucle était merveilleusement bien bouclée.

Mais si ma vie sentimentale est elle épanouissante, ma vie professionnelle est parfois frustrante, merci à… Linkedin.

Quand tu es freelance, Linkedin est l’une des façons de contacter des personnes avec lesquelles tu aimerais travailler, des marques, des agences, des agents. C’est une façon de rester en contact avec un réseau et de voir ce qu’il se passe sur le marché, à tout moment de l’année. Et s’il s’agit — selon moi — d’un outil archi pratique pour entrer en contact avec des gens, c’est également une plateforme où l’on trouve de tout : le pire (beaucoup) et le meilleur (un peu).

l’observateur

L’observateur, c’est un stalker un peu professionnel. Il vient regarder ton profil, se balade, va sur ton site perso, lâche quelques likes sur ton behance, et tâte le terrain à distance sans forcément te parler. Quand c’est quelqu’un que l’on ne connaît pas, c’est normal. On parle d’un réseau de professionnels. Quand c’est ton ex de 3èmeB ou le mec que tu as croisé en soirée il y a 8 ans, c’est un peu plus déroutant. Mais l’observateur n’est pas méchant, juste un peu perdu quant à la différence entre Linkedin, Tinder et Copains d’Avant. Et il n’est surtout pas au courant du fait que tu peux voir qui a visité ton profil Linkedin.

le contact tu m’vois tu m’vois plus

Alors lui, c’est un profil que je rencontre très très fréquemment. Et ce n’est pas moi qui cherche à entrer en contact alors que j’ai quand-même l’impression d’être ghostée. Le profil tu m’vois tu m’vois plus — aussi connu sous le nom du profil Chantal — entre en contact en te proposant un call/une réunion/une mission et te demande gentiment de lui proposer plusieurs créneaux pour que vous puissiez échanger. Chose que tu fais, par politesse et curieuse de savoir de quoi il peut s’agir. Et puis qu’on se le dise, c’est toujours agréable de se faire courtiser professionnellement. Après avoir répondu au message du tu m’vois, tu m’vois plus, tu l’oublies quelques jours, en attente de réponse mais sans trop y regarder de près. Puis tu te rends compte que le profil n’a jamais répondu et que tous tes slots sont passés. Tu lui renvoies alors un message en demandant si la personne souhaite toujours échanger. Ce sera le dernier message que tu enverras, n’obtenant alors jamais de réponse, te laissant la sensation amère d’un ghostage fait par un mec sur lequel tu n’avais jamais même eu de vue. Ou comment avoir l’impression de se faire quitter par quelqu’un que l’on ne datait même pas.

le coach

Lui, il est coach pour freelance. Toi tu es freelance. Ça ne pouvait que matcher. Sauf que voilà, toi tu ne veux pas être coachée, et lui il t’envoie des messages avec 17 fautes par mot en t’expliquant comment grâce à lui tu allais être une meilleure copywriter freelance et tu allais multiplier ton chiffre d’affaires par huit en deux semaines.

Tu espères secrètement qu’il ait un autre job derrière ou que Bernard Pivot le coache à son tour.

les posteurs aspirationnels

Ou ceux qui te racontent une histoire avec le hashtag #empowerment à tous les posts. J’adore les belles histoires, mais sur mon feed, je ne peux lire que celles d’entrepreneurs qui sont partis de rien et font désormais 4 milliards de CA par jour. Je suis ravie pour eux, mais j’ai l’impression d’être nulle après avoir lu ça. 

À voir tous les posts de gens qui vont bien professionnellement, à dire qu’en travaillant beaucoup on réussit, j’ai l’impression de pas bien faire. Alors que je suis ravie de mon boulot, que je gagne bien ma vie et que j’ai la liberté que j’ai toujours voulu avoir. Mais après avoir lu deux posts écrits par les posteurs aspirationnels, j’ai la sensation de ne pas faire assez. Alors que je croyais que l’on s’était mis d’accord : pour se sentir gros, nul et vieux c’était Instagram, non ? 

le storyteller de stories pas intéressantes

Ou le mec qui te fait une intro “teasing” qui me donne déjà envie de m’ouvrir les veines alors que je n’ai même pas lu la moitié de la phrase, puis qui saute des lignes pour que l’on clique sur “lire plus” pour découvrir une histoire dont on aurait clairement voulu lire moins. S’ensuivent 27 lignes sur une grande annonce qu’il a à faire, en mode teasing de la Warner Bros. avec effets typographiques et figures de styles qui feront pâlir le Gradus, tout ça pour te dire qu’il a changé de boulot / de statut / de laptop.

Kill me now.

La suite au prochain DM Linkedin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *