Alors que j’essayais de me souvenir de mon mot de passe Apple — sérieusement je n’en peux plus, je l’ai changé 282929109 fois, le note à chaque fois dans 4 Moleskine, 3 notes iPhone, je l’envoie sur 2 boites mail différentes, et je continue pourtant de le réinitialiser tous les trois mois — je me suis mise à penser aux mots de passe. Pas les mots de passe classique type “password” ou “password123” (ça va l’imagination sinon ?), mais les mots de passe de la vie. Vous avez ces messages codés que l’on doit déchiffrer, seul.e ou à plusieurs.
Les “c’est pas grave” qui le sont en fait, les “pas de soucis” qui induisent un “comment tu vas me le payer”, les silences qui en disent long, les “ok.”.
Ils agacent tellement ceux-là bordel.
Les messages passifs agressifs qui font l’effet d’un coup de poignard, les doubles négations auxquelles on ne sait jamais quoi répondre, les comproches (compliments + reproches) (je l’ai déposé à l’INPI n’essaie même pas de me le piquer). J’ai envie de faire une liste non exhaustive. Bon allez, je la fais, mais c’est bien parce que c’est vous.
Les messages blanc noir.
Alors ceux-là, ils sont super faciles. L’idée, c’est que le message est le contraire de ce que je pense vraiment la personne. Pas compliqué, si l’on reçoit un “oui oui je comprends”, ça veut dire en réalité “non je ne comprends pas, tu abuses totalement, on en avait parlé il y a trois mois, tu m’avais dit oui, là ton excuse ne tient pas debout, et le fait que tu ne voies même pas le souci me montre à quel point tu es égoïste”.
Oui, c’est plus long que le message initial, mais ça fonctionne quand-même. En fait le plus compliqué dans ce type de messages, c’est de les détecter.
Les messages comproches.
Cette catégorie est vraiment vicelarde. Parce qu’au début, si le comproche est bien fait, on peut vraiment avoir le deuxième effet kiss cool alors que l’on ne s’y attend pas du tout. Genre pas du tout. Du tout.
Ca commence en général avec un joli compliment qui nous donne la sensation d’être une personne incroyable. Alors évidemment, on prend. On écoute le compliment — ou on le lit, chacun son medium — et on se dit que c’est vrai après tout, on est une personne géniale. Et, alors que l’on ne s’y attend pas, débarque le reproche, mais d’une façon si brutale que ça nous ferait presque recracher notre Spritz par le nez.
Les doubles négations
Ce n’est pas comme si ce n’était pas compliqué, si ?
What the.. Donc c’est compl.. Non donc ce n’est pas compli… à chaque fois que je reçois un message comme ça et que j’hésite pendant 12 minutes à me fendre d’un “de ouf” ou d’un “bah pas du tout”, j’ai l’impression de jouer ma vie. Bescherelle dans une main — oui, j’ai un Bescherelle — Google dans l’autre, j’ai fini par trouver l’astuce. Un petit “sure” avec un accent US bien placé, et je suis certaine que mon interlocuteur sera satisfait.
Les mots-points
Bon, classique du genre, ceux-ci sont bien connus de tous, et même si leur antériorité pourrait laisser croire que l’on se lasserait d’eux un jour, pas du tout ! Ils sont toujours super efficaces, acerbes, et annoncent bien la couleur.
“On se voit ce soir comme prévu baby ?”
“Ah mais non finalement je vois Max et Raph pour aller boire des coups.” “Ok.”
Laisse-moi te dire “baby”, tu vas prendre cher.
Soit dit en passant, cela marche avec tous les mots, mais plus ils sont courts, plus la personne est énervée.
Les “ooops, mauvaise fenêtre”
Allez, alleeeeeez, fais pas genre, tu l’as déjà fait. Si si, tu viens de rencontrer un mec, vous vous parlez sur IG, Facebook, ou ce que tu veux, et tu veux lui lâcher une info sans paraître needy, d onc tu joues la carte de la mauvaise fenêtre.
“oui les zouzs je serai au Rosa à 20h comme prévu ! Trop contente ! Je prends du rosé”
Genre ça, t’as pas fait de l’envoyer à Roger ? Hein ? C’était pas une feinte pour annoncer où tu te trouverais, et soule qui plus est ? Arrête, je te connais.
Bien à vous, et du “cliquez ici si vous avez oublié votre mot de passe ou votre identifiant”
PS : J’ai retrouvé mon mot de passe