pourquoi est-ce que les gens pensent qu’être gentil c’est être con ?

Retardataire, susceptible, bordélique, perfectionniste, mal organisée, contrôle freak, parano. On nous colle souvent des étiquettes en fonction de nos qualités, mais surtout de nos défauts. Pour ma part, on m’a collé beaucoup d’étiquettes, surtout quand je n’avais pas demandé à en avoir. Et parmi la ribambelle d’étiquettes grâce à laquelle je pourrais recouvrir tout le pan d’un cahier 21×29.7 d’un collégien, il y en a une qui revient très très souvent :

“Bisounours”.

Et oui, on me “traite” souvent de “bisounours”, comme quoi je suis naïve, que j’aime tout le monde, que je vois le bien partout, que je ne me rends pas compte quand les gens sont mal intentionnés, que je suis crédule etc.

Ce à quoi je réponds “oui, merci”. 

Etre un bisounours ; une chance

Parce que voir le bien chez les gens et le verre à moitié plein, c’est pour moi une chance. J’ai choisi d’être un bisounours, ce qui n’était pas vraiment compliqué étant donné ma nature, mais j’ai fait le choix d’en rester un malgré les années qui passent. Et être un bisounours, ça implique pas mal de choses dans ma vie de tous les jours. Et je ne parle pas seulement de laisser clefs, laptop, iPhone sur la table en terrasse quand je vais aux toilettes parce que je fais confiance aux gens. Ni croire en tout ce que les gens disent parce que j’ai fait le choix de voir le bien chez toutes les personnes que je croise. Alors oui, ça m’a coûté quelques cartes bancaires, mais je ne regrette rien.

Se créer un cercle vertueux grâce à la bisounourserie

Je suis fondamentalement persuadée que les bonnes vibes attirent les bonnes vibes, et que l’on peut changer la journée d’une personne grâce à un sourire. Alors oui, ça fait gnangnan, mais je préfererais être catégorisée de gnangnan pour le reste de ma vie, plutôt que d’être en colère parce que c’est le nouveau cool. Quand on est heureux, on rayonne. Et on rayonne sur les personnes qui nous entourent, que ce soit nos amis, notre famille, ou de parfaits inconnus. Et c’est pareil à l’inverse. Regardez comment vous réagissez quand vous rencontrez de nouvelles personnes. Certaines vous font vous sentir bien, alors que d’autres vous donnent envie de trouver n’importe quelle excuse pour vous éclipser le plus vite possible.

“De toute façon toi tu vois le bien partout”

Oui, merci bis. Alors pourquoi être un “bisounours” à notre époque, c’est surtout perçu comme un défaut. On doit forcément être un peu débile si l’on a choisi de ne pas être méchant envers les autres. Parce qu’en 2021, c’est de critiquer quelqu’un ensemble qui lie les gens? Et quand j’entends par exemple des femmes en critiquer d’autres alors qu’elles sont assises à une terrasse, le verre à moitié plein, j’ai envie de les noyer dedans.

Oui, un bisounours peut aussi avoir un côté Tortue Ninja. Ca doit venir de mon amour pour la pizza.

Je ne sais pas quand la méchanceté est devenue un style de vie, la critique un sport international et le cynisme le degré de mesure d’intelligence ; je devais être en train de faire semblant d’écouter un inconnu qui m’expliquait pourquoi je devrais me méfier du monde entier qui n’est qu’un ramassis de personnes odieuses. 

Le monde entier, pour ce que j’en ai vu, il est comme on décide de le voir. Non, tout n’est pas parfait. Non, tout le monde n’est pas gentil. Oui, le mal existe, et parfois là où l’on ne l’aurait jamais suspecté. Mais le bien aussi. Et si l’on est toujours occupé à critiquer la taille du short de la voisine ou la façon de parler du voisin, pas étonnant que l’on n’ait plus le temps de réaliser que le bien est omniprésent.

Pourquoi est-ce que l’on considère la gentillesse comme une faiblesse ? Les bonnes manières comme des manières de personnes pas cool ? Je préfère laisser passer les gens quand le trottoir se rétrécit et être perçue comme naze plutôt que de foutre la porte dans la tête du mec qui est derrière moi dans le supermarché parce que je suis trop cool pour en avoir quelque chose à faire. Mais je crois que c’est aussi ça un bel aspect que celui de grandir ; on se fout de plus en plus du regard des gens. Surtout quand il regarde de travers nos valeurs en lesquelles on croit dur comme fer.

Pour moi, être gentil demande parfois davantage d’efforts que d’être cynique. C’est si facile de tomber dans le cynisme et la critique du monde qui nous entoure. Soyons fous, plongeons dans la bienveillance. Ce n’est pas toujours évident, et il y a forcément des moments où la Tortue Ninja prendra le dessus sur le Bisounours, mais ça vaut tellement le coup. 

Bon, à force de parler de Tortue Ninja, j’ai envie de manger une margarita maintenant.

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