J’ai été chez Castorama. Et qu’on se le dise, un nouveau monde s’est ouvert à moi. J’ai découvert des objets dont je ne soupçonnais pas le début d’existence, du balai tout doux pour la cheminée, aux trucs pour percer/trouer/isoler.
Castorama c’est le genre de magasins où tellement rien n’est intéressant qu’au bout d’un certain moment tu t’extasies devant des trucs que tu penses être stylés, alors que clairement, pas du tout.
— Oh mais regarde ça a l’air coolos ça
— …
— Mais si regarde y’a plein de couleurs
— Tu parles des produits vaisselle là ?
Après 18 minutes et autant de “OHHHH “ et “AHHH “poussés devant des clous et autres trucs dont je n’arrive pas à me servir, j’ai fini par coincer une vendeuse pour lui demander les stores les moins moches et les plus faciles à poser. Elle m’a tendu un truc en me disant :
— Alors ça c’est le truc le plus facile à poser, ça prend cinq minutes
Je lui ai expliqué qu’il ne fallait pas juger parce qu’il y a des gens qui étaient moins aidés que d’autres dans la vaste blague qu’est le montage de meubles / perçage de trous / calage de chevilles. Et cette bitch personne issue de la force de vente de me répondre :
— Franchement, la personne qui n’est pas capable de monter ça en moins de cinq minutes, j’ai le droit de la juger.
J’ai regardé mon store, puis sa tête, puis mon store, puis un énième balai tout doux au loin qui servait à je ne sais quoi et qui semblait me dire « Achèèèèète-moi, au pire je te servirai de doudou », et je suis partie.
Et au final j’ai réussi à monter le truc en 5 minutes.
Non pas du tout, j’ai mis 1h15. Et on était deux.
Mais si j’ai mis autant de temps, ce n’est pas parce que leur notice pourrie n’était absolument pas claire (toujours blâmer la notice, très important), ou que j’ai mis vingt minutes seulement à OUVRIR le paquet (j’aurais du voir le piège venir), ou même que je suis l’incarnation de la mauvaise foi. Mais c’est parce que j’ai mis une pièce à l’envers, et que cette satanée pièce n’a jamais voulue se décoincer quand je me suis rendue compte de mon erreur. Enfin quand mon N+1 du meuble s’en est rendu compte, parce que moi ça ne me posait absolument aucun souci, il s’est passé ça :
— MAIS FLO TU VOIS QUE ÇA NE MARCHE PAS QUAND-MÊME LÀ ??
— …
— …
— Franchement moi ça m’choque pas
Et là, en regardant ma pièce coincée, ma manucure foutue et mon état de folie proche du 100 sur une échelle de 0 à 10, sachant qu’à 10, si j’étais toi je me barrais de chez moi sans me retourner, je me suis dit que ce n’était pas cool. Que parfois, quand tu faisais une erreur, on te le faisait payer. Que même avec la meilleure bonne foi du monde, des regrets sincères ou une culpabilité entière, tu paierais ton erreur pour le restant de tes jours.
Et ça va des petites boulettes aux erreurs majeures.
Si tu fumes et que tu décides d’arrêter, tu ne deviendras jamais un non fumeur, mais un fumeur abstinent. Même si tu as arrêté de fumer en 1812. Et si c’est le cas et que tu es toujours vivant, crois-moi bien que t’as pris la bonne décision mon ami.
Si tu dessines au Blow Pens sur une moquette blanche, tu seras à jamais l’enfant casse-cou qui ne rate pas une occasion de faire des conneries. Et pour la énième fois papa, moquette blanche + « tiens je t’ai acheté des blow pens je reviens dans 5 minutes » = franchement je me demande encore si ce n’était pas un guet-apens pour faire changer ta moquette.
Si tu te trompes une fois de sens dans le métro, tu resteras à jamais le mec auquel on doit envoyer un itinéraire détaillé pour aller de Bonne Nouvelle à Strasbourg-St-Denis
Si tu dis une fois que la moquette synthétique de l’agence a l’air vivante, tu seras à jamais la nana qui a dit que la moquette synthétique de l’agence avait l’air vivante.
Bien à vous, et de la catégorisation
P.S. J’ai finalement réussi à enlever cette foutue pièce, TAKE THAT CASTO!