L’une de mes passions est d’observer les gens. Les petites manies, les tics de langage, les différentes gestuelles, les bribes de conversation, les ressemblances, les différences, les différents langages, les mots d’amour, les engueulades… Autant de petites parcelles de vie dont j’aime me nourrir, où que je sois. Et puisque j’ai la chance de passer pas mal de temps dans les avions, j’ai pu me régaler dernièrement. Parce que si beaucoup de choses diffèrent selon les origines, les religions, les âges et les personnalités ; il y a — dans certaines situations — toujours des bases communes que l’on retrouve. Notamment dans les avions.
J’en profite pour vous partager mes observations, et mes petits tips de voyage.
Dans les avions il y a toujours…
Un bébé. Qu’il pleure ou non, il y en aura toujours un. Juste pour déprimer la personne qui se trouvera à côté dudit bébé.
Tips : Jamais sans mes écouteurs intra-auriculaires. Parce que ceux donnés dans l’avion sont toujours nuls, et surtout parce que je ne prendrais jamais le risque de tomber sur un vol où ils n’en donnent pas.
Mais aussi toujours deux paires de boules quiès dans une pochette spéciale. Pourquoi deux ? Une paire pour moi, et une paire pour une âme malheureuse qui aurait oublié les siennes et à laquelle je pourrais changer les 12h de vol à venir.
Un mec qui essaie environ mille fois de faire un visio avec je ne sais qui. On entend la petite sonnerie bien distincte de facetime qui va retentir, encore et encore, alors que l’avion prend son élan et que tout le monde est passé en mode avion depuis de longues minutes.
Tips : voir tips 1
Une personne derrière soi qui va taper dans notre siège. Pas une fois avant de s’excuser platement. Non non. Tout au long du vol. Que cela soit pour lire le manuel d’utilisation en cas d’atterrissage d’urgence, ou toucher son écran (qui se trouve donc à l’arrière de notre repose-tête) avec la délicatesse d’un facochère. On se dit alors que l’on va finir par se retourner et lui dire le fond de notre pensée, mais on ne dit évidemment rien et l’on se contente de lui lancer un regard noir alors que l’avion a atterri et que tout le monde se lève alors que les portes de l’appareil ne sont même pas encore ouvertes.
Tips : Dire les choses, sans attendre. C’est dur, ça paraît insurmontable, mais au final, ce n’est pas grand chose, et si c’est fait avec politesse, la plupart du temps la personne n’est pas trop méchante et comprend. Sauf la dernière fois, où j’ai demandé à la jeune femme devant moi si elle pouvait se redresser un chouille (cela faisait 12h que l’on était dans l’appareil — et qu’elle dormait — il était 11h du matin et tout le monde avait redressé son dossier, sauf elle, et j’avais son siège sous le menton). La nana s’est retournée et m’a dit “Non, c’est mon siège je veux dormir je fais ce que je veux”. J’ai tellement ri, et j’étais tellement gênée pour son pauvre copain qui ne savait pas où se mettre… La pauvre n’avait pas vu que j’avais un mec très grand qui a insisté pour changer de place et la faire redresser son siège sans lui demander son avis.
Les gens se lèvent alors que les portes de l’appareil ne sont pas encore ouvertes.
Vous les connaissez, ce sont les mêmes qui font la queue devant la porte d’embarquement qui est fermé pour les vingt prochaines minutes.
Les portes sont fermées, les places attribuées, et un horaire précis pour décoller ; mais les gens font la queue. J’essaie de comprendre à chaque fois, en vain.
Tips : Restez assis et regardez les passagers se contorsionner pour se lever sans avoir la place de tenir leur tête droite. C’est très drôle.
Une personne qui s’est installée avant toi et qui t’a piqué le hublot « ah désolé je pensais que j’étais du côté fenêtre » (mytho). Cette personne sera d’ailleurs la même qui se lèvera, et te demandera donc de relever ta tablette, en ayant au préalable enlevé ton Mac / carnet de notes / livre du moment / bouteille d’eau / café / iPhone que tu avais installés avec une organisation sans faille.
Tips : S’enregistrer au dernier moment pour voir les places déjà réservées et se mettre sur une rangée vide.
Un homme qui passe au screening avec une bouteille d’eau et qui a l’air étonné que l’on n’ait pas le droit d’avoir des liquides sur soi. Après réflexion, je ne pense pas qu’il y ait autant de personnes dont ce soit la première fois dans un aéroport. Du moins ils ne peuvent pas être toujours devant moi.
Tips : En fonction des aéroports on peut ou pas passer avec de grands contenants et en boire une gorgée pour montrer qu’il n’y a pas de poison dedans, ou se faire enlever sa bouteille sans préavis. Si vous achetez une bouteille par peur qu’il y ait trop de monde au magasin avant d’embarquer, demandez à l’avoir dans un sachet scellé. J’ai oublié de le faire quelques fois, dont une lors d’un vol Nairobi-Mombasa où je suis restée coincée deux heures par 35°c sans une goutte d’eau. Un excellent souvenir.
Tips 2 : Pour ne pas attendre longuement au screening, mettez-vous derrière des gens qui ont l’air de voyager souvent, et léger. Les familles avec chaussures compliquées à enlever, bijoux, ceintures, trois sacs, huit appareils photo et une glacière ; c’est non.
Le voyageur solo avec sweatpants, sneakers, sac à dos dont le laptop est déjà sorti du sac et placé dans le panier ; c’est oui !
Un membre de l’équipage qui te fait signe d’enlever tes écouteurs alors que tu es en mode avion et que tu as tout à fait le droit d’avoir tes écouteurs.
Mais… je suis en mode avion et on est dans un avion ! J’utilise le mode littéralement fait pour cette situation.
Il y aura toujours une compagnie aérienne qui te fera une réflexion au décollage. Pas tout le temps. Mais souvent.
Tips : Les cheveux sur les écouteurs. Pour ceux qui ont les cheveux courts, je propose des AirPods et un bonnet. Suspect si l’on fait la liaison Addis Abeba – Dar es Salam avec 37°c, mais ça vaut le coup d’essayer.
Une personne qui désinfecte la totalité de sa place avant de s’y installer. Et vas-y que je te passe un petit coup de lingette sur les accoudoirs, le siège, l’écran, le repose-tête, l’iPhone.
Je me dis qu’il faut carrément aller faire pipi après que cette personne y soit allée, histoire d’être totalement sûre d’avoir une lunette super propre pour poser son boule au cas où l’on ne se sentirait pas de squatter.
Tips : Faire pareil. Les avions c’est comme le métro, je n’ai jamais vu personne en désinfecter un.
Une personne qui met un masque de soin en tissu avant un long courrier. Puis un masque pour les yeux pour dormir comme un sac. Et désormais, un masque Covid aussi.
Cette personne ; c’est moi. On dira ce qu’on veut, mais la tête en papier crépon après un vol de 12h ne passe plus jamais par moi depuis que j’ai commencé à faire ça il y a quelques années. Je me souviens de la première fois que j’ai dû en plus porter un masque Covid (au-dessus de mon masque hydratant) (et en plus de mon sleeping mask donc). La dernière chose que j’ai vue avant de dormir, c’est la tête de ma voisine qui m’a regardée, héberluée, mais un peu impressionnée quand-même.
Tips : Allez chez Sephora, faites pareil, et dites-moi ce que vous en pensez.
Un mec qui boit trop, en trop peu de temps. Je ne bois jamais en avion. Déjà parce que je ne fais pas du tout confiance au vin qu’ils servent, mais surtout parce que vu la deshydratation que le corps subit en étant à cette altitude, si en plus de ça je bois de l’alcool, même rien qu’un verre, je ne garantis pas mon état en arrivant à destination. Moi je suis de ceux qui boivent 17L d’eau et qui elnlèvent leurs chaussures en arrivant pour marcher sur l’herbe et recharger leur corps pour éviter de souffrir du jet lag ou juste des 18 dernières heures passées en l’air ; et oui, je suis une hippie.
Mais à chaque fois que je prends l’avion, je vois toujours un mec, ou deux, qui se décident à se descendre trois mini bouteilles de vin en l’espace de quinze minutes, et qui finissent par parler trop fort et à claquer des doifts pour appeler le personnel de bord. Je me souviens d’un Athènes-Paris avec un couple de personnes peu civilisées d’un soixantaine d’années, qui buvaient bière sur bière, et avait fini par renverser l’une de leurs canettes sur mon sac, sans s’en rendre compte parce que trop ivres. Il devait être 10h du matin.
Tips : Planquer son sac, planquer son verre de vin. Et chercher une autre place là où ça ne sent pas le bar en fin de soirée.