Je regarde une nouvelle série en ce moment, ça s’appelle Wanderlust. C’est l’histoire d’un couple qui est marié depuis plus de vingt ans, trois enfants, jolie maison à Londres, ils sont super amoureux et heureux avec leur petite famille, mais au lit c’est un peu le Nevada. Alors ils décident de faire un pacte qui leur permet de s’octroyer d’aller s’envoyer en l’air ailleurs, tout en restant ensemble, parce que faire le distingo entre sexe et amour, c’est easy.
Tu le vois venir le piège ?
Et si le pitch n’est pas super original, il met le doigt sur un point qui ne s’avère que trop véridique, et ce dans beaucoup de thématiques de la vie. Peu importe ce que l’on consomme, avec qui l’on couche, ce que l’on porte, le parfum que l’on met, la playlist que l’on écoute ; on finit toujours par se lasser. Peut-être pas au point de ne plus jamais y retourner, mais la magie finit par s’évaporer et l’exaltation du début se transforme en une habitude qui n’a plus rien d’excitant, et qui parfois peut même devenir rédhibitoire.
En soi, ce n’est pas vraiment grave, mais ce qui l’est davantage, c’est que cela déforme la relation que l’on a avec ladite chose.
Il y a un fruit néo-zélandais qui s’appelle le feijoa, c’est un fruit merveilleux qui a le goût d’un bonbon un peu pétillant. La première fois que j’y ai goûté, je suis tombée amoureuse du goût. J’en mangeais donc TOUT LE TEMPS.
En jus, en tarte, au goûter, c’était devenu une obsession. Et puis comme toute chose, j’ai fini par me lasser. Et quand des amis sont venus me voir en Nouvelle-Zélande, ils m’ont demandé quelles étaient les spécialités, j’ai donc parlé des feijoas en disant que c’était un fruit pas mal mais vite écoeurant. Alors que c’était faux ! C’était devenu écoeurant parce que JE l’avais fait devenir écoeurant. Et quelques mois plus tard, je suis retombée sur un feijoa. Et je suis redevenue amoureuse. Comme ça.
On ne se lasse donc seulement parce que l’on fait en sorte de se lasser. Si l’on profitait de ce que l’on aimait à petites doses, de manière sporadique, peut-être que l’on ne se lasserait jamais. Mais l’être humain est comme il est, et quand il aime, il aime à fond. Impossible de ne voir un être que l’on aime une fois toutes les deux semaines. On a envie de passer notre temps ensemble, de manger ensemble, de regarder Netflix ensemble, de voir toutes les expos du monde ensemble, d’avoir une playlist commune, de commander la même chose au restaurant, parfois pire ; de partager ce que l’on mange (ne me demandez pas, je n’ai jamais compris les gens qui partageaient le contenu de leur assiette). Et puis au bout d’un moment (souvent), la personne avec qui l’on aimait partager nos brochettes boeuf fromage tend son petit bras amoureux vers notre assiette, et l’on a soudainement envie de lui couper le doigt avec notre baguette.
C’est la fin. On s’est lassé.
Moralité de l’histoire ? Mangez 5 fruits et légumes par jour.
Mais pas toujours les mêmes.